03/12/2012 - Théâtre des Bouffes du Nord, Paris, France

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03/12/2012 - Théâtre des Bouffes du Nord, Paris, France
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Setlist  :

All You Wanted / Thank You For Making Me Beg / The Goodbye Train / The Shyest Time / Knowing You Were Loved / Things You'll Keep / On Every Corner / Every Day Will Be New / World Of Liars / Mr. Somewhere / Black Ribbons [with Grisbi] / What's Left Of Your Nerve / Sunset Hotel / Everything Is Given To Be Taken Away [with Grisbi]


Nick Allum : batterie
Amanda Brown : chant, violon, percussions
Wayne Connolly : guitare électrique
Samuel Léger : guitare basse
Fabien Tessier : claviers
Gaël : trompette
+ Natasha et Antoine (Grisbi)

 


 

 

 

Arrivé assez tôt pour retirer les places (organisation un peu flottante), je m'assied le ventre vide et les jambes comprimées dans le théâtre des Bouffes du Nord - une très belle vieille salle décrépie, avec un son de belle vieille salle décrépie (on y reviendra plus loin).


Le concert des 49 Swimming Pools est de bonne qualité, sans que l'on arrive à se départir d'une impression de tribute band pop d'un groupe qui n'existe pas (encore que j'aie souvent pensé à Supergrass, notamment pour la voix de Tellier plutôt en bonne forme). Emmanuel, un peu comme en 2009 à l'Européen, décrit la venue des Apartments comme un Noël avant l'heure - une manière de survendre l'évènement à un public déjà ravi. Tout au long de la prestation de 49SP, des vidéos sont diffusées sur un écran tendu juste derrière le groupe. Elles compensent le relatif manque de charisme de la formation, en fournissant un point d'accroche au regard. Par contre, pour les Apartments, tout le visuel autour de photos de Jean Seberg ne présente aucun intérêt. Au contraire, cela circonscrit l'univers de Peter Walsh dans des sixties lointaines  – Seberg, un visage lisse comme celui mis à toutes les sauces d'Audrey Hepburn. Alors oui, Walsh étant francophile et friand du cinéma de la Nouvelle Vague, ce n'est pas non plus trop déconnant. Juste pas très imaginatif : vas-y que je te la pixellise, la zoome, la solarise… J'aurais préféré voir le beau fond de scène décati des Bouffes du Nord plongé dans le noir.


Les Bouffes du Nord sont une salle peu adaptée à la sonorisation de musique rock (je crois d'ailleurs que Carla Bruni y a joué, ce qui constitue un très mauvais précédent !) : malgré tous les efforts fournis, le son était brouillon et nivelé par le milieu, sans véritable parti pris. C'était flagrant sur les titres les plus électriques. J'étais placé au premier balcon légèrement sur la droite, et je n'ai pas du tout distingué les claviers de Fabien Tessier, et trop peu entendu à mon goût la belle guitare de Wayne Connolly. Aucun problème par contre pour la batterie de Nick Allum, à la frappe précise et qui se fond intégralement dans les compositions au point de se faire oublier.
A cet égard, le meilleur moment du concert a été la panne de guitare électro-acoustique de Peter Walsh au moment de jouer "World of liars" en trio. Après quelques instants d'hésitation et de recherche de la panne, Walsh dit "never mind" et fait un geste qui signifie "allez tant pis on y va quand même" : Connolly baisse le volume de son ampli, et Amanda Brown joue presque de dos au public pour que le violon ne couvre pas le reste. Martèlement sonore du pied de Walsh. On retient son souffle. C'est de loin la meilleure version de la chanson que j'aie entendu, très supérieure à celle pas assez travaillée sur "Apart" ; les harmonies vocales avec Amanda sont bien calées car ils l'ont jouée ensemble sur scène au début des années 90. Ils enchaînent dans le même esprit avec "Mr. Somewhere", sur laquelle Walsh se fait prêter une autre guitare, plus dure à jouer, les cordes frisent. Soulagé de s'en être bien tiré, il en fera un petit commentaire.


Retour au début du concert, qui démarre avec "All you wanted" (très bien) et "The shyest time" sur laquelle les ajustements du son atteignent déjà leurs limites. "The goodbye train" est jouée trop tôt dans le set – comme si c'était une chanson ordinaire... Beau moment : les hésitations de Peter Walsh, qui répète les deux premières phrases plusieurs fois avant de trouver la bonne impulsion, le bon état mental, pour se lancer – comme le plongeur en apnée inspire violemment plusieurs fois avant de s'immerger. Je regrette que la guitare de Connolly ne gicle pas assez de l'ensemble.
Le son s'éclaircit avec "Knowing you were loved", dont le début laisse savourer la voix et la diction de Peter. C'est une très belle interprétation, avec les chœurs d'Amanda (Gabrielle ?) Brown dont  on apprécie la présence naturelle sur scène. On est émus de retrouver intacte la voix qui illuminait "Streets of your town" des Go-Betweens (sur "16 lovers lane", 1986). Le texte de "Thank you for making me beg" me semble remanié dans sa première partie (à moins qu'il s'agisse d'une version antérieure ?) ; la trompette chaloupée de Gaël, un peu lointaine au début de la chanson, se rattrape largement et s'envole sur la fin de "Things you keep". Une rareté : "Everyday will be new", a priori jamais enregistrée en studio (sauf en version acoustique), fait un peu doublon avec les deux titres qui précèdent. Plus faible, elle tourne vite court et se repose sur un emballement téléphoné.
Le duo pop parisien Grisbi avec sa chanteuse Natasha rejoint le groupe pour "Black ribbons". Peter Walsh explique que l'idée d'un duo lui est venue en voyant des photos de Serge Gainsbourg avec Brigitte Bardot qui décoraient la salle de concert à Clermont-Ferrand en 2009. On aimerait bien entendre la version démo avec Walsh seul au piano, que le gars de Grisbi a préféré remplacer sur disque par un arrangement mollasson, voix transparente de Natasha en prime. La version jouée sur scène est au diapason. Dernier titre avant rappel, une version tuante d'intensité de "What's left of your nerve", sur laquelle j'ai malheureusement davantage entendu la guitare électrique de Wayne dans ma tête plutôt que sur la scène.
En rappel, une jolie lecture un peu inoffensive de "Sunset hotel" avec Natasha aux chœurs et assurant le chant sur un couplet. Enfin, "Everything is given to be taken away" s'en tire avec les honneurs (la ligne de basse pas assez mise en avant) et procure des frissons, là encore bien davantage que sur "Apart".


Entre deux chansons, Peter Walsh a dit avoir la sensation de faire une sorte de "visite guidée" des différents états de sa personnalité, en rejouant toutes ces compositions distantes entre elles de parfois tant d'années… Il a laissé la porte ouverte a un prochain retour sur scène ; on espère, la prochaine fois, avec sans doute de nouvelles chansons, en savoir davantage sur là où il en est aujourd'hui.

 

D'autres compte-rendus :

http://ladiscothequedelamateur.fr/?p=1656

http://bandsmachine.blogspot.fr/2012/12/the-apartments-best-gig.html

http://www.froggydelight.com/article-12717-The_Apartments_49_Swimming_Pools

 


 

Le visuel de la tournée

 

Crédits images :

https://www.facebook.com/theapartments

http://fr.ulule.com/apartments/news

 

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